
Étymologie du mot berbère Carte de la Barbarie (1630) À l’origine, le terme barbare — emprunté en 1308 au latin barbarus, lui-même issu du grec ancien βάρϐαρος bárbaros (« étranger ») — était un mot utilisé par les anciens Grecs pour désigner d’autres peuples n’appartenant pas à leur civilisation, dont ils ne parvenaient pas à comprendre la langue. Bárbaros n’a à l’origine, aucune nuance péjorative, il signifie simplement « non grec » ou plus largement toute personne dont les Grecs ne comprennent pas la langue, quelqu’un qui s’exprime par onomatopées : « bar-bar ». Le nom de Berbère apparait pour la première fois explicitement après la fin de l'Empire romain. La pertinence de son usage pour la période précédente n'est pas admise par tous les historiens de l'antiquité[2]. L'usage du terme s'est répandu à la période suivant l'arrivée des Vandales lors des grandes invasions. Qualifiés de Barbares par les Romains d'Afrique romaine, les Vandales proviennent de la péninsule Ibérique. Sur les hauteurs à l'Est de la Numidie fut assemblée la coalition numido-vandale, qui prit Carthage et supprima l'influence de Rome dans toute l'Afrique. Le récit du consul romain en Afrique de l'époque utilisa pour la première fois le terme « barbare » pour décrire les Numides. Les historiens arabes adopteront à leur tour plus tard le mot « barbares[3] » (en arabe : بَربَر , prononcé berbères). Les Européens nomment Barbarie la côte des Barbaresques. [modifier] Étymologie du mot amazigh L'équivalent en berbère est Imazighen (Imaziγen), pluriel de amazigh, dont l'étymologie n'est pas connue avec certitude. Selon une version fréquente, il aurait le sens d'« homme libre ». Cependant, d'après Ibn Hazm et Ibn Khaldoun, le mot Amazigh désignerait le patriarche du peuple berbère, dans la généalogie établie par ces deux historiens. Le terme amazigh/imazighen a été perdu chez certaines ethnies berbères mais est resté présent chez des berbères du Maroc et d'Algérie[4]. L'utilisation de ce terme a été ravivée à partir des années 1940 avec l'émergence du mouvement berbériste kabyle[5]. Ces termes, et leurs néologismes, se sont généralisés et ont été adoptés[Par qui ?] au Maghreb[réf. nécessaire]. La lettre Z du tifinagh, le aza ou yaz, représente l'« homme libre » — amazigh en berbère, imazighen au pluriel —, nom que se donnent les Berbères. Il est actuellement présent sur le drapeau berbère officialisé en 1998 pour symboliser le peuple amazigh[réf. souhaitée]. [modifier] Origines Le Medracen, à Batna, est un mausolée numide, l'un des plus anciens monuments de l'actuelle Algérie (300 av. J.-C.) La question de l’origine des Berbères s’est posée tout au long de l’histoire de l’Afrique du Nord. Selon les récits de l'Antiquité, notamment Hérodote (Ve siècle av. J.-C.), relatant les informations collectées pendant ses voyages en Afrique du Nord, les Libyens (terme générique pour NA) se disaient descendre des Troyens, par ailleurs le terme de « Maxies » était utilisé par les Africains pour se dénommer. Au Moyen Âge, les thèses s'appuyaient sur des récits bibliques, ainsi que sur des références historiques comme Ibn Khaldoun qui donnait à ce peuple une origine sémitique. Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs auteurs lui attribuèrent une origine européenne et nordique. [modifier] Recherches modernes Actuellement, plusieurs études – génétiques, anthropologiques et linguistiques – sont menées : des datations au carbone 14 sur d'anciens fossiles, des tests génétiques sur les populations modernes, mais aussi sur des ossements, et enfin des études comparatives entre la langue berbère avec les autres langues sont les moyens utilisés. Ces études génétiques ainsi que les écrits d'historiens tels que Gabriel Camps et Charles-André Julien tendent à prouver que les Nord-Africains actuels (arabophones ou berbérophones) descendent des Berbères. [modifier] Selon les théories génétiques Les migrations humaines suivant l'ADNmt Le chromosome Y est transmis de père en fils, l'étude des polymorphismes présents permet en théorie de suivre la lignée mâle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce. La majorité des haplogroupes masculin des Nord-Africains berbérophones et arabophones sont E1b1b (40 % à 80 %)[6] et J (20 % à 40 %) d'origine majoritairement néolithique[7]. L'haplogroupe R1b (M269), présents surtout en Europe de l'Ouest arrive ensuite avec des fréquences entre 0 et 15% selon les régions. Un sous-groupe particulier de l'haplogroupe E1b1b, l'haplogroupe E1b1b1b caractérisé par le marqueur M81, est très fréquent chez les Berbères et voit sa fréquence décroître d'Ouest en Est[8]. Son origine est l'haplogroupe E1b1b de l'Est qui date de 10 000 ans[9]. L'ADN mitochondrial étant exclusivement transmis de mère à fille, son étude génétique permet de suivre la lignée maternelle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce. La majorité des Berbères ont un ADN mitochondrial d'origine ouest-eurasienne[10]. La lignée maternelle directe des Berbères la plus ancienne date du paléolithique (30 000 ans avant notre ère) représentée par l'haplogroupe U6 (d'origine ouest-eurasienne)[11]. Cet haplogroupe est spécifique aux Berbères et sa fréquence s'accroît quand on va à l'Ouest. Selon une étude génétique réalisée en 2010, les populations d'Afrique du Nord descendent en partie, du coté maternel, de migrants de la péninsule ibérique arrivés il y a environ 8 000-9 000 ans[12]. L'ADN autosomal permet de déterminer l'affinité génétique de certaines populations humaines par rapport à d'autres. À l'exception des Touaregs, la majorité des Berbères sont génétiquement plus proches des Européens et des Moyen-Orientaux que des autres populations humaines – les Touaregs se situant dans une position intermédiaire entre les sub-sahariens et le reste des Berbères[13],[14]. D'après une étude récente de Adams et al. en 2008 [15] les habitants de la péninsule Ibérique auraient en moyenne environ 11% d'ancêtres Nord-Africains avec des variations géographiques importantes allant de 2% en Catalogne à près de 22% en Castille du Nord-Ouest. [modifier] Anthropologie Mechta el Arbi a été trouvé près de Constantine Au Paléolithique, vivait l'homme de Taforalt et celui d'Afalou : ils étaient de type « cromagnoïde[16] ». Des tests génétiques sur les squelettes de Taforalt ont confirmé l'origine ouest-eurasienne de ce type anthropologique[17]. Au Néolithique, selon M.C. Chamla, l'Afalou fut remplacé par le Capsien de type « méditerranoïde » venant de l'Est de la Tunisie. La culture capsienne est souvent décrite comme proto-berbère[18]. [modifier] Linguistique Article détaillé : Berbère. La langue berbère (Tamazight) appartient à la famille des langues chamito-sémitiques (langues sémitiques, amharique, copte, langues tchadiques…). La majorité des linguistes sont arrivés à la conclusion que l’afro-asiatique vient d’Afrique orientale[19],[20]. Le proto-afrasien (afro-asiatique) remonte à 10 000 ans selon certains et 17 000 selon d’autres[21]. [modifier] Ouvrages De nombreux ouvrages traitent des origines des différentes ethnies berbères allant de l'Afrique sub-saharienne à l'Égypte en passant par le Maghreb (voir aussi bibliographie et livres en ligne en liens externes). Dans son ouvrage « The Muslim conquest and settlement of North Africa and Spain », Abd al-Wāḥid Dhannūn Ṭāhā, s'appuyant sur plusieurs sources bibliographiques dont celles d'Ibn Khaldoun, apporte entre autres des informations sur la classification des différentes tribus et branches tribales berbères, sur les personnages et les circonstances de la conquête ainsi que les différentes tribus ou ethnies (arabes, berbères et sub-africaines) ayant participé à la prise de l'Espagne wisigoth [22] (lire aussi les ouvrages en liens externes). [modifier] Récits de l'Antiquité et du Moyen Âge [modifier] Selon Salluste Un Libyen peint sur la tombe de Séthi Ier Salluste consacra les chapitres XVII et XIX de son ouvrage La Guerre de Jugurtha à une digression sur le pays de l'Afrique du Nord et ses habitants, d'après les traditions numides et les livres puniques du roi Hiempsal II. Après une description du pays – limites, climat, faune et flore –, l'historien présente les Gétules et les Libyens comme les premiers habitants de l'Afrique, « rudes, grossiers, nourris de la chair des fauves, mangeant de l'herbe comme des bêtes. » Le demi-dieu Hercule mourut en Espagne selon la « croyance africaine », et son armée composée de divers peuples se démantela. Les Mèdes, les Perses, les Arméniens de son armée passèrent par bateau en Afrique et s'établirent sur la côte. Les Perses s'établirent à l'Ouest, « plus près de l'Océan », habitant dans les coques renversées de leurs bateaux, faute de matériel de construction. Ils s'allièrent par mariage avec les Gétules. Conduits à se déplacer sans cesse, ils se donnèrent le nom de « Nomades » (Numides). Salluste tient pour preuve de ce récit les habitations des paysans numides, rappelant celles des coques renversées de l'armée d'Hercule. Un Maure, par Jean-Léon Gérôme Les Mèdes et les Arméniens s'unirent aux Libyens. Ils « bâtirent des places fortes » et « pratiquaient des échanges commerciaux avec l'Espagne ». Altérant le nom des Mèdes, les Libyens indigènes se seraient mis à les appeler Maures. Par la suite, les Perses et les Gétules grandirent en puissance et s'installèrent à l'Ouest de Carthage sous le nom de Numides. Enfin, ils annexèrent la Libye. La presque totalité du Nord de l'Afrique fut annexée par les Numides, « les vaincus se fondirent avec les vainqueurs, qui leur donnèrent leur nom de Numides ». [modifier] Selon Hérodote Hérodote (484-425 av. J.-C.) dit que les Maxyes — les Berbères — prétendent descendre des Troyens. [modifier] Selon Ibn Khaldoun Ibn Khaldoun, statue d'Ibn Khaldoun à Tunis, il a consacré sa vie à l'étude de l'histoire des Berbères Ibn Khaldoun (1332-1406) fait remonter l'origine des Berbères à Mazigh fils de Canaan. D'après lui, ils descendent de Canaan, fils de Cham. Ibn Khaldoun fait une étude comparative des différents généalogistes arabes et berbères existant bien avant lui et tire sa propre analyse sur l'origine des Berbères. Dans son livre sur l'Histoire des Berbères, Ibn Khaldoun cite presque tous les travaux déjà faits sur la généalogie ancienne[3]. Ibn Khaldoun désigne deux grandes familles : Madghis (Medghassen) et Barnis[3],[23]. À propos de ces traditions, Yves Modéran a fait observer : « Issue d’un genre littéraire spécifique, le récit mythique et généalogique, l’évocation d’un ancien mouvement des Berbères de l’est vers l’ouest, explicitement rapportée à l’ensemble de ce peuple, et non à telle ou telle tribu connue à l’époque byzantine, est toujours repoussée par les auteurs arabes dans des temps extrêmement éloignés, définis par une chronologie biblique (ou coranique, si l’on préfère). Et elle s’avère surtout, dans presque tous les cas connus, reprise de traditions juives ou chrétiennes bien antérieures au Bas-Empire romain, avec seulement des corrections destinées à actualiser le mythe et à le rendre ainsi fonctionnel, capable de fournir des explications aux hommes du Moyen Âge sur la situation des Berbères de leur propre époque. »[24]. [modifier] XIXe-XXe siècle Le mausolée royal de Maurétanie, surnommé tombeau de la Chrétienne, face Est à Tipaza en Algérie Le premier auteur à avoir évoqué l'origine nordique des Berbères fut Thomas Shaw dans son ouvrage Travels or Observations Relating to Several Parts of Barbary and the Levant publié en 1738. Selon lui, les berbères blonds descendaient des Vandales de Genséric, retirés dans les montagnes après qu'ils eurent été défaits par Bélisaire. Un siècle plus tard, un autre texte fondateur de l'origine nordique des Berbères fut l'article de Laurent-Charles Féraud intitulé Monuments dits celtiques dans la province de Constantine et publié en 1863 où il suggérait que les Berbères blonds descendaient des Gaulois mercenaires de Rome, à cause de la présence des dolmens en Algérie. Par la suite, le docteur Lucien Bertholon, qui consacra sa vie à l'anthropologie berbère, même s'il n'en continuait pas moins à affirmer l'origine nordique des Berbères, en fit les descendants des peuples égéens[25]. Contrairement à ces auteurs, l'anthropologue italien Giuseppe Sergi ne pensait pas que les Berbères provenaient du Nord, mais au contraire, que les Nordiques provenaient du Sud. Pour Sergi, il existait une race méditerranéenne, originaire d'Afrique, dont était issue la race nordique; cette race méditerranéenne étant elle-même issue des Chamites, qui occupaient le Nord de l'Afrique[26]. Les théories de l'origine nordique de Berbères furent reprises, dans la première moitié du XXe siècle, par certains auteurs allemands. Ainsi Hans Günther[27], raciologue du Troisième Reich, ou encore Alfred Rosenberg, théoricien du nazisme considéraient les Berbères comme descendants des peuples aryens atlanto-nordiques[28]. Pour Henri Vallois écrivant en 1944, il était également certain que les « Berbères blonds » appartenaient à la race nordique[29]. Dans un ouvrage de 1882 consacré à la forme des crânes humains, Armand de Quatrefages et Ernest Hamy assimilaient l’homme de Cro-Magnon aux Basques, aux shawee, Kabyles et aux Guanches[30]. Écritures tifinagh anciennes, site des gravures rupestres d'Intédeni près d'Essouk au Mali. [modifier] Groupes ethniques Les Berbères sont dispersés en plusieurs groupes ethniques en Afrique du Nord. Principaux groupes ethniques berbérophones: * les Chleuhs dans le Sud-Ouest du Haut Atlas, l'Anti-Atlas, la vallée du Souss, et le Nord du Désert Atlantique (Maroc) * les Imazighens dans le Moyen Atlas et la plaine du Saïs, la partie centrale et orientale du Haut-Atlas, le Djebel Sargho dans Anti-Atlas) et ses piémonts sahariens, et le Sud-est (la région de Tafilalt), * les Rifains dans le Rif (Maroc) * les Chaouis dans les Aurès (Algérie) * les Chenouis dans le Chenoua (Algérie) * les Kabyles en Kabylie (Algérie) * les Beni Boussaid dans la wilaya de Tlemcen * les Beni Snous (Aït Snus) dans la wilaya de Tlemcen (Algérie) * les Mozabites dans la vallée du Mzab (Algérie) * les Chlouh dans la Saoura (Algérie) et la région de Figuig (Maroc) * les Siwis dans le Siwa (Égypte) * les Touaregs, dont l'aire de nomadisation s'étend sur plusieurs pays : Algérie, Libye, Niger, Mali et Burkina Faso * les Infusen à Adrar Nfusa (Libye) * les Matmatis à Ain Defla en (Algérie) Principaux groupes ethniques — totalement ou en grande majorité — « non-berbérophones » d'origine berbère : * les Jbalas dans le nord du Maroc (arabophones), les Sanhadja des Srayr en constitueraient la seule faction berbérophone subsistante. * les Ghomaras dans le nord du Maroc (majoritairement arabophones, minorité berbérophone) * les Guanches dans les îles Canaries, en Espagne (hispanophones) * les Teknas dans le sud du Maroc et le nord du Sahara occidental (en grande partie arabisés) * les Reguibat au Maroc, en Algérie, en Mauritanie et au Sahara occidental (arabophones) * les Berbères de Sened et de Majoura en Tunisie (arabisés au XXe siècle) * les Kutama de petite Kabylie arabophone (Jijel, Collo, Mila) en Algérie (arabisés au XIXe et XXe siècle) * Les Zénètes Banou Ifren et Maghraouas de la vallée du Chélif, ,la Dahra et L'Ouarsenis en Algérie[31] note: Les hypothèses de la génétique matérialiste[32],[33], ainsi que quelques études historiques et sociolinguistiques[34] confirment l'origine berbère de la majorité des nord-africains arabophones. L'arabisation de ces populations s'est prolongée de la conquête islamique au VIIe siècle jusqu'au XXe siècle. Les parlers arabes maghrébins demeurent fortement influencés par la langue berbère. [modifier] Berbères au pluriel Carte de l'empire des Almoravides au début de leur pénétration Plusieurs nations sont venues partager le mode de vie des Berbères. Selon Salluste, les Maures faisaient partie de l'armée d'Hercule venus d'Espagne[35] composé des Perses, d'Arméniens, et de Mèdes[36]. Ils se sont mêlés aux populations autochtones Gétules du Maghreb actuel. Ils se sont installés dans les montagnes du Maroc et aux Aurès en Algérie et en Libye. Il s'ensuit plusieurs ethnies qui se sont fondues dans les tribus berbères comme les Phéniciens, les Vandales, les Juifs, les Byzantins, les Romains, les Arabes, les peuples d'Afrique, les Européens, les Turcs, etc[37],[38]. [modifier] Répartition géographique des berbérophones Tlemcen en Algérie fut la capitale Abdalwadides (connue par Zianides), elle abrite plusieurs berbères Le nombre de berbérophone est difficile à évaluer en l'absence de recensements linguistiques fiables. On entend par berbérophones ceux qui ont le berbère pour langue maternelle. * Au Maroc, 15 à 18 millions de berbérophones[39],[40]. Ils se situent principalement dans trois zones: le Haut-Atlas et l'Anti-Atlas où on parle le tachelhit, dans le Moyen Atlas le tamazight, et dans la région du Rif, le tarifit. * En Algérie,environ 12 à 14 millions de berbérophones [39],[40] Ils se situent en Kabylie à l'est d'Alger et dans le massif de l'Aurès où l'on parle shawya. Les berbérophones Chaouis sont environ 3 870 000 en 2005[41] le berbère est aussi parlé dans la valée du Mzab où l'on parle le Mozabite ainsi que dans la Dahra (Algérie) où l'on parle le Chenoui. * En France, 28% des immigrés d'origine algérienne et de 21.5% des immigrés d'origine marocaine selon les sources[40],[42] * Les Touaregs en Afrique subsaharienne, représentent environ 3 millions de berbérophones[43]. * Au Niger, Mali, Burkina Faso, 3 millions. * En Libye, la population est Berbère, mais elle a été arabisée. Environ 4% de la population y maîtrise le berbère[44], de même qu'en Tunisie. * En Mauritanie, 20 à 25% de la population. * En Égypte, entre 10 000 et 50 000. [modifier] Histoire Article détaillé : Histoire des Berbères. Ibn Battuta, il a été un grand voyageur et écrivain à l'époque des Mérinides Portrait du roi Massinissa. Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Les groupes liés de près et de loin avec les Berbères dans l'histoire sont: * les Africains orientaux[45]. * les Ibères, les Grecs, les Égyptiens[46],[47]. * les Cananéens et sémitiques (les Yémenites)[48],[49] * les Nordiques[50], etc. * Les Corses[51]. [modifier] Préhistoire Articles détaillés : Algérie, Libye, Maroc, Tunisie et Homo sapiens. Localisation du noyau à l’origine de la culture capsienne. La préhistoire se définissant comme les époques précédant l'invention ou l'usage de l'écriture, de la production de documents écrits transmettant la mémoire aux générations à venir, la préhistoire des peuples berbères à l'ouest de la vallée du Nil se recoupe avec une grande partie de l'histoire de l'Égypte ancienne. Dans les textes égyptiens, ces peuples apparaissent sous les noms de Libou, Tehenou, Temehou, Machaouach[52]. Un chef libou (libyen) monta sur le trône d'Égypte en tant que Sheshonq Ier, fondant la XXIIe dynastie égyptienne. De ce côté, il est donc possible de dire que les Berbères entrent dans l'histoire. [modifier] Antiquité Articles détaillés : Phéniciens, Afrique (province romaine), Empire byzantin et Vandales. Extension du territoire carthaginois avant la Première Guerre punique vers 264 av. J.-C. Ruines des thermes d'Antonin, Carthage en Tunisie Les Berbères, formés de plusieurs confédérations dont les Gétules, les Garamantes, les Libyens, etc., dispersés dans le vaste territoire du Maghreb actuel depuis les temps anciens, vont connaître des relations culturelles avec les Phéniciens (ce qui donnera la civilisation carthaginoise), l' Afrique noire, l'Égypte ancienne, la Grèce antique, etc. Le monument Madracen date de 300 av. J-C[53] appartiendrait donc à la grande archéologie méditerranéenne de l'époque hellénistique manifestant un goût archaïsant, mais aussi une très bonne connaissance du vocabulaire architectural le plus récent comme en témoigne la présence d'une gorge égyptienne[54]. Mais le monument pose un gigantesque problème qui demeure non résolu[55]. Durant les Phéniciens, plusieurs villes portuaires sont construites dont Carthage. Le roi berbère Massinissa, fondateur du royaume de Numidie (vers 201 av. J.-C.) La Première Guerre punique se déclenche par la suite. Massinissa forme le premier État dont le nom est la Numidie. Plusieurs Guerres puniques se déclenchent en Afrique du Nord pendant l'Antiquité. Durant l'ère pré-romaine, plusieurs États indépendants se succédèrent (Massaesyles, Massyles, Maures (berbères nomades), etc.). Plusieurs provinces connues sous les noms: la province romaine d’Afrique correspondait au territoire naturel de Carthage et la côte Ouest de la Libye (l’Africa Vetus et de l’Africa Nova, sera divisée par Dioclétien en trois : la Tripolitaine, la Byzacène et l'Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.), la Numidie, la Maurétanie désigne le territoire des Maures dans l'Antiquité. Il s'étendait sur le Nord-ouest et central de l'actuelle Algérie, et une partie du Nord marocain actuel. Le roi Massinissa[56] unifie la Numidie[57],[58],[59]. Il fond la capitale Cirta. Au cours de la Deuxième guerre punique, les Massaesyles, commandés par Syphax, sont alliés à Carthage, tandis que les Massyles, commandés par Massinissa, s'allient à Rome, après avoir été spoliés par Syphax. À la fin de la guerre, les Romains attribuent tout le territoire numide à Massinissa. Son nouveau territoire entoure désormais celui de Carthage, sauf du côté de la mer. En -148, à la mort de Massinissa, Scipion Émilien partage la Numidie entre les trois fils du roi. De même, Rome oblige Micipsa, dernier fils de Massinissa, à partager sa part entre ses deux fils et le fils naturel de son frère, Jugurtha. Ce dernier, voulant restaurer l'unité du royaume, fait assassiner ses cousins, et, en -113, se rebelle contre Rome à qui il va infliger de sévères défaites au cours d'une guerre longue et difficile qui durera de -111 à -105. Incapables de remporter une victoire militaire, les Romains usent de traîtrise pour le capturer. En -105, à la faveur d'un guet-apens, Jugurtha est livré par Bocchus, son beau-père et jusque-là son allié, à Sylla qui avait soudoyé l'entourage de ce dernier. La Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome. Par la suite, les Romains pénètrent dans le Maghreb actuel vers le début de notre ère. Sous Rome, le territoire fut divisé en provinces Par la suite les Vandales et les Byzantins envahissent une partie du Maghreb actuel. [modifier] La Numidie Article détaillé : Numidie. Carte représentant la Numidie Occidentale (en vert) et la Numidie Orientale (en jaune) gouvernées respectivement par Syphax et Gaïa en -220 avant notre ère Maurétanie Tingitane (à l'ouest), Maurétanie Césarienne (au centre-ouest), Numidie (au centre-est), Africa (à l'est) et la Gétulie, au premier siècle de notre ère. Au IIIe siècle av. J.-C., l'Afrique du Nord était divisée en trois royaumes berbères : celui des Maures avec royaume de Maurétanie qui s'étend de l'Atlantique au fleuve Mulucha, au centre celui des Masaesyles, entre le Mulucha et la rivière Amsaga, sur lequel règne le roi Syphax et enfin, à l'Est près de Carthage, le royaume des Massyles, entre la rivière Ampsaga(Oued-el-Kebir) et les territoires de Carthage. Les Masaesyles et les Massyles s'affrontèrent, en 203 av. J.-C. à la fin de la seconde guerre punique, suite à laquelle Massinissa, chef des Massyles, contribua de façon décisive à la victoire de l'Empire romain sur Carthage, Massinissa parvint dès lors à unifier la Numidie qui s'étendit alors du fleuve Moulouya à l'Ouest jusqu'à la Cyrénaïque à l'Est. Il réussit sous sa conduite à préserver l'indépendance de son royaume en jouant habilement de la rivalité régionale qui prévalait à l'époque, tout en lui garantissant une prospérité économique certaine, grâce au remarquable développement de l'agriculture et de l'élevage. Sur le plan de l'organisation politique, Massinissa plaça à la tête de chaque province un gouverneur et à la tête de chaque tribu un « Amokrane » (le chef). Son conseil, formé de dix personnes, le seconda efficacement dans sa politique et son administration générale. Au nombre de ces dix conseillers il avait trois de ses fils : Micipsa qui le suppléait en plusieurs affaires, Gulussa, chargé de la conduite des armées et Mastanabal chargé du trésor royal. Il mit en circulation une monnaie frappée à son effigie, « avec des traits réguliers, un œil largement ouvert sous un sourcil assez épais, des cheveux abondants et bouclés, une barbe allongée et bien taillée ». Le règne de Massinissa prit fin lorsqu'il mourut en 148 av. J.-C.. Mausolée royal de Maurétanie, construit probablement entre Bocchus Ier à Juba II, 100 av. J.-C. et 25 av. J.-C. Site de Sauma, tombeau de Massinissa à Constantine en Algérie, 148 av. J.-C. Ainsi après la mort du grand roi fondateur, une crise de succession, vue d'un bon œil par Rome se produisit et qui plaça la Numidie dans des troubles politiques. Micipsa, fils de Massinissa succédera au trône de son père. Durant son règne, il fit envoyer le très populaire Jugurtha, petit-fils de Massinissa, comme représentant en Ibérie pour l'éloigner du pouvoir. Micipsa nomme Gulussa vice-roi et ministre de la Guerre et Mastanabal vice-roi et ministre de la Justice. Après le bref règne de Micipsa, ses deux fils Adherbal et Hiempsal finissent par détruire tout le travail d'unification de Massinissa en divisant la Numidie de nouveau en Numidie orientale et occidentale. La crise politique encore larvée à ce stade entre Rome et la Numidie, finit par se déclarer officiellement lorsque Jugurtha, le très populaire petit-fils de Massinissa revient en Numidie et se saisit du pouvoir par la force en 118 av. J.-C., en s'attaquant aux petits-fils de Massinissa (tuant Hiempsal et expulsant Adherbal qui s'enfuit à Rome) pour réunifier la Numidie et la remettre sur le chemin de la stabilité et du développement.
